Les investissements chinois à l'étranger s'accélèrent

À la veille du nouvel an chinois, les investissements chinois dans le monde n’ont jamais été aussi dynamiques.
On assiste a un phénomène fascinant : une accélération brutale des investissements chinois, plus de 100 milliards d’euros l’an dernier, avec une organisation précise de ces placements. Les Chinois, qui disposent d’un trésor de guerre de plus de 3.500 milliards se sont fixés trois leviers et une zone cible, l'Europe.
Le premier secteur visé c'est l’immobilier et les infrastructures. La Chine est déjà le principal investisseur immobilier du monde hors de ses frontières. Le deuxième c’est la banque et la finance. Avec comme tête de gondole la City de Londres et le Luxembourg pour y placer leurs excédents financiers. Et puis un troisième pilier de cette stratégie : les technologies. C’est Berlin qui mène la danse. Le "made in Germany" fait briller les yeux des investisseurs de Pékin.
Des capitaux chinois à canaliser
La place de la France dans cette stratégie d’investissements n’est pas à la hauteur de notre potentiel. Nous sommes au neuvièmes rang des pays où les chinois décident de s’installer. C’est le reflet de nos frilosités et de notre manque de confiance dans nos propres forces. Nous n’avons capté l’an dernier que 1% de leurs investissements contre 6 % pour les britanniques. Nous n’accueillons que 250 entreprises chinoises dans l’Hexagone. C’est un peu désolant. C’est ce constat qui a été le fil conducteur de l’opération de séduction conduite par Manuel Valls à Pékin il y a quelques semaines.
Puisque les investisseurs français sont aux abonnés absents en France, et que notre appareil industriel se désagrège à vitesse grand V, les capitaux chinois peuvent être utiles. Si on sait les canaliser.
La France a des atouts à faire valoir
Quels seraient nos atouts ? On peut offrir des options séduisantes dans deux des trois priorités de Pékin. D’abord dans les infrastructures et l’immobilier. Des opérations comme l’aéroport de Toulouse, des 5 étoiles à Paris, les 90.000 chambres du réseau des hôtels du Louvre, des vignobles prestigieux sont les premiers exemples.
Dans le domaine des technologies nous sommes déjà très bien référencés dans le nucléaire avec EDF et Areva, l’aéronautique avec Airbus, l’automobile avec PSA mais aussi l’environnement avec Suez dont les Chinois sont déjà de très gros actionnaires. Ou encore l’agroalimentaire, deux usines chinoises de lait en poudre pour enfants sont en construction en Bretagne et en Normandie.
Les PME aussi : des fabricants d’éclairage de pointe dans l’Est sont devenus chinois. L’un d’entre eux s’intéresserait même au Football Club de Sochaux. Et puis il y a l’art de vivre et la French Touch. C’est le Club Med aujourd’hui, ce peut être le textile demain. Nous avons des savoirs faire, des marques, de la technologie. Ils ont l’argent et les marchés. Théoriquement c’est du gagnant-gagnant.xVos repères